Eloise-India, plus connue sous le nom de Elo_its_me ou eloskincare sur les réseaux sociaux est une créatrice de contenu surtout connue pour son contenu lifestyle et skincare qui s’est lancée il y a 2 ans. Elle a commencé par créer un blog en rapport avec les soins de la peau grâce à ses nombreuses connaissances sur le sujet, elle se lancera sur tiktok ou elle fera beaucoup d’audience notamment grâce à sa personnalité pétillante.
“je me suis lancée sur les réseaux il y a deux ans avec cette idée d’aider les gens avec leur peau, je m’attendais pas vraiment à ce que ce soit ma personnalité qui perce et qu’aujourd’hui on me suive pour moi, ma vie de tous les jours, mes stories, plus tout ça que pour les soins de la peau”
En début d’année 2021, elle en fait son métier, elle commence à avoir de plus en plus de demandes de partenariat.
“C’est là que le burn-out a commencé.”
Lorsque les demandes de partenariat affluent de plus en plus, Eloïse-India est en alternance. Elle doit rédiger son mémoire, faire des rapport d’activité. A côté de ça, elle est également freelance en marketing pour une start-up. Viennent s’ajouter à cela ses réseaux sociaux.
“Je ne m’arrêtais jamais de bosser, en plus de ça il y a la vie sociale aussi, l’influence commence à prendre donc je suis invitée à plusieurs événements par semaines comme des lancements de marques, des lancements de gammes, des soirées. Je voulais aller à tous ces événements car c’est comme ça que tu te fais un réseau, mais tu dois aussi voir tes amis, il y a aussi le temps que tu dois passer seule à prendre soin de toi… Et dormir, et manger aussi ! En fait, je ne m’arrêtais jamais et je posais jamais mon cerveau.”
Son burn out a commencé par des insomnies, de la fatigue, elle était sur-stimulée, avait de l’eczéma…
“J’ai pas compris tout de suite que j’étais en burn out, et ensuite quand je l’ai compris je ne l’ai pas de suite accepté. J’étais épuisée, je me sur-stimulait, j’avais de l’eczéma plein le corps donc ça m’empêchait de dormir, je me réveillais dans la nuit parce que ça me démangeait, et si je dormais pas assez j’avais de l’eczéma c’était un enfer. J’étais sur-stimulée donc je n’arrivais pas à dormir. Un jour, je me suis endormie et quand je me suis réveillée, j’étais fichue.”
Elle s’est couchée, 2 heures plus tard elle se réveille et se rend compte qu’elle ne va pas bien du tout, elle n’arrive pas à émerger ni à ouvrir les yeux, elle est épuisée…
“Ce jour-là, je devais envoyer un message à ma boss: ça m’a pris 9 heures tellement j’étais à bout de force.”
Elle aimait tellement ce qu’elle faisait qu’elle ne se rendait pas compte que ça n’allait pas et que lmentalement elle était épuisée. Son médecin lui prescrira 1 semaine d’arrêt maladie (à noter qu’aujourd’hui, le temps moyen d’un arrêt maladie pour burn out est de 3 à 24 mois selon l’avis du thérapeute). Néanmoins, Eloise-India décide de ne pas prendre l’arrêt de travail et continue en télétravail, son eczéma s’aggrave et elle se met à avoir des symptômes plus physiques tels que des larmes.
“Mon eczema continuait, et je pleurais tout le temps, pour tout. Je pleurais quand on m’offrait quelque chose, alors que je ne suis pas comme ça. je pleurait de joie, de tristesse, de rire, j’étais beaucoup trop émotive”
Elle comprend au fur et à mesure qu’elle fait un burn-out, n’ayant personne dans son entourage qui en souffre ou en a souffert, elle ne se doutait pas que ça pouvait être ça.
“Aujourd’hui, j’ai beaucoup d’amis qui font des burns out et, c’est plus simple pour eux car ils peuvent se tourner vers moi. Quand ça m’est arrivée j’étais seule dans ces moments là.”
La particularité du burn-out c’est que la personne qui en est atteinte ne s’en rend pas forcément compte. Dans le cas d’Elo, ça s’est caractérisé par l’éloignement de personnes qui la connaissaient le plus (ses meilleurs amis) au détriment de personnes qui lui correspondaient moins en termes de valeurs. Elle reprendra finalement contact avec ses amis après s’être rendu compte de son état, elle à compris qu’eux en avaient conscience bien avant elle.
“J’étais hyper négative, ça allait pas du tout […] Tu te perds tellement dans ton identité, dans ta manière de faire les choses et dans ta manière de vivre que forcément les gens autour de toi réalisent que c’est pas comme ça qu’ils t’ont connu mais mes amis m’ont laissé découvrir toute seule, c’était dans mon cas précis dans d’autres cas les amis peuvent dire à la personne que quelque chose ne va pas. […] Je me rendais compte de rien, j’avais la tête dans mes projets, j’étais à fond au fur et à mesure j’ai perdu mes amis et là je me suis dit qu’il y avait un souci.”
Elo se voit comme une personne qui n’avait pas pour habitude de déconstruire les choses (étudier ce qu’il se passe étapes par étapes dans sa vie pour comprendre l’état final). Au fur et à mesure elle a commencé à apprendre à déconstruire et en discutant avec ses amis elle finit par comprendre qu’elle fait un burn out depuis au moins mars ou avril 2021.
“J’était pas du tout dans le déconstruire, ça prend du temps de réaliser ce qu’il se passe et déconstruire quand on est pas comme ça à la base. C’est venu au fur et à mesure en passant du temps seule et en parlant avec mes amis vu que j’avais leur point de vue”
Elle a commencé à accepter le burn out en juin 2021 et va commencer à mettre en place des choses pour palier à ça telles que travailler moins, partir en vacances, travailler que en télétravail, poser des jours de congés. Elle admet avoir quand même du mal à ce moment là à mettre le mot burn-out sur ce qu’elle vit.
“Je vivais les choses, et je mettais des semaines voir des mois à comprendre et prendre du recul sur ce que je vivais. Mes symptômes c’était de l’eczéma partout sur mon corps et sur mes yeux, j’avais les yeux gonflés, de la fatigue extrême, je pouvais dormir 10 à 12 heures par nuit et être quand même épuisée. J’ai pris tous les compléments alimentaires possibles rien n’y faisait. J’étais aussi très négative, et sur-stimulée. C’était moi qui me sur-stimulait énormément. J’accumulais les projets, c’était n’importe quoi… J’arrivais plus à être toute seule sinon je broyais du noir. J’ai perdu beaucoup d’amis à cette période là, tu changes quand tu es en burn out.”
Elo a commencé par arrêter de voir les gens tout le temps pour passer du temps seule, elle a prit du recul sur son comportement, à appeler certains de ses amis pour s’excuser de sa façon de se comporter. Elle est également partie en vacances, à couper son téléphone et s’est forcée à passer des journées à ne rien faire pour récupérer.
“Ce que je dis toujours à une personne qui fait un burn-out c’est que même si c’est inimaginable et que ça te paraît infaisable, tu poses tes fesses pendant 4 jours et tu ne fais rien. Tu n’utilises pas tes jambes, tu n’utilises pas ton cerveau, tu regardes des séries, tu dors, tu mange, tu bois de l’eau mais tu ne fais rien d’autre. Aujourd’hui je ne pourrais pas le refaire, ça me rendrait folle mais juste le fait d’arrêter de penser et de couper mon reveil et ne rien faire à part des choses que j’aime ça m’a vraiment fait du bien. Je continuais les réseaux sociaux, puisque j’y partageais ma vie, mais avec beaucoup de distance.”
Elo à également mis un frein au niveau de son travail et s’est concentrée essentiellement sur son mémoire et ses réseaux.
“C’était chaque chose en son temps, et si j’avais pas le temps ben tant pis !”
Elle pense qu’elle n’aurait jamais fait de burn-out si elle n’avait pas travaillé sur les réseaux. Cqfd : être sur les réseaux dépend des gens qui nous suivent mais avant tout du travail et de l’assiduité qu’on y investit.
“Les réseaux, quand ça devient ton travail, ça devient archi stressant. Il n’y a que toi qui peut faire que ça réussisse, c’est ton investissement qui fait ta réussite, qui fait que l’argent rentre, c’est ton investissement qui fait que les abonnés augmentent. J’aurais jamais été autant stressée sans ça, tu as certaines vidéos qui ne fonctionnent pas ou qui stagnent : t’as envie d’en faire plus. Tout est stressant dans le fait de travailler sur les réseaux. C’est trop bien, mais c’est beaucoup trop de stress”
Dans son cas, Elo était surtout stressée à cause du fait qu’elle n’avait pas que ce travail là.
“C’est un boulot d’être influenceur, et si ça ne fonctionne pas tu ne peux t’en vouloir qu’à toi même et c’est ça qui est terrible”
Ces derniers temps, Elo parle aussi de l’endométriose dont elle est atteinte depuis très longtemps mais diagnostiquée depuis peu. Elle a dû se faire diagnostiquer en Inde car en France ça n’allait pas assez vite et ses symptômes ne sont pas pris en compte, elle a cette sensation que les médecins ne l’écoutent pas.
“On ne m’a pas écouté. Je suis venue avec les mêmes symptômes que j’ai présentés en Inde à un gastro-entérologue en France, il a touché mon ventre à constaté que j’étais ballonnée il m’a dit de prendre du charbon et de perdre du poids. Tous les médecins me disaient la même chose. Je suis venue en Inde avec les mêmes symptômes il m’ont fait faire tous les examens possibles pour répondre à mes interrogation. Certes l’endométriose n’est vraiment reconnue que depuis 2020 mais des règles douloureuses c’est pas normal, et ils ne veulent pas le comprendre. J’ai des règles douloureuses depuis 11 ans et c’était des douleurs que je pouvais faire passer avec de l’ibuprofène mais arrivée à la vingtaine ça ne suffisait plus.”
A 20 ans, elle développe des kystes et suite à cela les douleurs sont devenues pires et elle explique que c’est à ce moment la qu’elle n’a pas été écoutée.
“En France je ne serais jamais allée jusqu’à l’IRM sans les kystes. En Inde j’ai été diagnostiquée en deux jours. En 12 ans on ne m’a jamais parlé de l’endométriose, en Inde quand j’ai supposé que, on m’a fait les examens nécessaires et ça a été confirmé en 2 jours. En France, ils n’ont même pas pris la peine de faire ces examens.”
Elo souffre également de fatigue chronique depuis très longtemps, là encore elle n’a pas été prise au sérieux quand elle à décrit ses symptômes.
“Je me souviens d’un rendez vous avec un médecin en France ou je lui explique que je suis tout le temps fatiguée et au bout de ma vie, on fait un questionnaire il me dit que c’est pas normal mais il n’a jamais rien fait ni cherché plus loin. Il m’a dit “je pense que vous êtes stressée”, ça aurait voulu dire que j’étais stressée depuis mes 11 ans c’est pas possible, je suis pas quelqu’un de stressée du tout à la base je lui donne tous mes symptômes mais pour lui c’était que du stress.”
Elo explique aussi qu’on lui diagnostique le Syndrome de l’Intestin Irritable (SII) depuis des années par facilités, mais pour elle autre chose n’allait pas.
“J’ai pas l’impression d’être seule mais j’ai l’impression qu’on ne m’écoutait pas quand je disais ce qui allait pas. Après ce qui n’est pas compliqué pour moi c’est que je suis sur les réseaux et que j’ai juste à faire une vidéo et je sais que des gens vont me répondre et auront la même chose et c’est arrivé sous une de mes vidéos ou j’ai parlé de mes symptômes j’ai eu plus de 1000 commentaires de personnes me disant qu’ils avaient eu les mêmes soucis”
Le conseil d’Elo :
“Une chose que je n’ai pas faite c’est de ne pas me renseigner sur le burn out. Une fois que tu comprends que quelque chose ne va pas : fais des recherches. Le meilleur truc c’est de faire des recherches et essayer de comprendre ce qu’il se passe. Les recherches vont aider à déconstruire ce qu’il se passe dans ta vie. Quand tu es en France quoique les médecins te disent : insiste et demande ce que tu veux. C’est moi le patient je sais ce qu’il se passe dans mon corps je sais que ça ne va pas.”
Toi seul connais ton corps, toi seul peut savoir ce qu’il s’y passe et décrire ce qui ne va pas. Si ça ne fonctionne pas, vous pouvez toujours changer de médecin.
Et toi, c’est quoi ton histoire ?